Nombre total de pages vues

vendredi 25 août 2017

Les Kurdes en Syrie

Extraits d'un article paru dans La Vie (août 2017) :

Les Kurdes sont 35 à 40 millions, divisés entre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran, avec quelques communautés disséminées dans l’ex-Union soviétique et une diaspora en Occident.
Les divisions entre différentes factions sont surtout politiques.

En Turquie et en Syrie, leur communauté est en majorité sous l’influence du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de ses organes politiques ou militaires.
En Syrie, le Parti de l’union démocratique (PYD), lié au PKK, et sa branche armée, l’Unité de défense du peuple (YPG), dominent, soutenus par les États-Unis dans la lutte contre Daech. La guérilla marxiste, fondée à la fin des années 1970, prône un système confédéral et l’égalité femme-homme.
Le Kurdistan d’Irak autonome a un autre projet : tribal, conservateur et allié avec la Turquie. Ses peshmergas sont soutenus par les pays occidentaux. De sa capitale, Erbil, le président Massoud Barzani et son Parti démocratique du Kurdistan (PDK) règnent sans partage sur cette entité riche en pétrole et en gaz. Fin septembre, le Kurdistan irakien organisera un référendum pour devenir, ou non, un État indépendant.

(…)

Entre les chrétiens de la Djézireh et les Kurdes subsistent aussi de vieilles rancunes historiques héritées de l’époque ottomane. En 1915, le génocide lancé contre les non-Turcs par le gouvernement Jeune-Turc a bien sûr particulièrement touché les Arméniens, mais également les communautés assyro-chaldéennes, massacrées et déportées de leurs berceaux historiques situés dans le sud-est de l’actuelle Turquie. Ce drame appelé « Seyfo » a vidé la région du Tur Abdin, les villes de Mardin, Midyat et les villages jusqu’à Nusaybin et Silopi, situés juste de l’autre côté de la frontière turco-syrienne. Or, en 1915, si les commanditaires des massacres étaient turcs, les exécutants étaient des bandits et des mercenaires kurdes. Les rescapés ont trouvé refuge en Syrie, qui n’a jamais manqué d’instrumentaliser cette « protection ». « Les chrétiens sont hantés par cette histoire de 1915, c’est ce qui les divise. Un petit groupe pense qu’avec les Kurdes on peut construire une nouvelle société. Mais la majorité pense que ces Kurdes sont les descendants de ceux qui ont massacré leur famille et qu’on ne peut pas leur faire confiance, contrairement au gouvernement de Damas, qui a toujours garanti la liberté religieuse », résume le père Elias, qui s’occupe de la paroisse de la Sainte-Vierge à Nassira, un quartier de Hassaké que le régime de Damas ne contrôle plus.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire